Mielec, journée 4: ladnie wyjlada!

Ce matin, nous avons été prises en charge par Witek et Magdalena, deux ambassadeurs de la mairie chargés de nous faire visiter Mielec. Nous nous sommes d'abord dirigés vers une sublime maison bourgeoise du 18e siècle à l'architecture typiquement polonaise. Le conservateur de ce qui est aujourd'hui un musée, nous a d'ailleurs expliqué que cette maison a appartenu à la haute société aristocrate polonaise.  Il a fallu attendre la fin de la seconde guerre mondiale (1945) pour que la Pologne se révolte contre les privilèges accordés à l'aristocratie et que l'État polonais s'empare de se demeure bourgeoise ostentatoire. Une révolution française à la polonaise comme le dit si bien le conservateur avec humour, donc, sans guillotine, mais avec le même résultat. À l'intérieur, nous avons découvert des salles conservées dans l'esprit du 19e siècle, avec un mobilier d'époque. Nous avons aussi pu voir à quel point la religion était importante chez les Polonais, puisque dans la demeure nous avons découvert une chapelle privée. Enfin, autre particularité mais non des moindres, cette maison bourgeoise abrite aujourd'hui des expositions temporaires. Celle que nous avons pu admirer avait pour sujet les parures du corps. Le conservateur était fier de nous montrer que dans l'exposition se trouvait des livres de l'époque en français. Enfin, imaginez quelle n'a pas été notre surprise quand nous avons vu un vidéoprojecteur installé, des sièges confortables d'époque mis en place, prêts à accueillir des lycéens afin d'assister à une conférence donné par le conservateur lui-même sur le thème de l'art de la Première guerre mondiale.

Ensuite, nos guides nous ont emmenées au musée de la photographie de Mielec aux riches tapisseries d'époque soulignant une verrière magnifique, qui mettait en  lumière une collection impressionnante d'appareil photo de tous âges. Le directeur du centre nous a d'ailleurs précisé que ces verrières étaient communes chez chaque photographe de l'époque afin de mettre en valeurs les photos.  Le plus ancien datait du 19eme siècle et son conservateur nous a expliqué qu'il s'agissait là de la deuxième plus grande exposition d'appareils photos de Pologne. L'idée d'ailleurs  d'un partenariat avec le CRP de Douchy a germé, et nous nous sommes quittés sur la promesse d'essayer de profiter de l'anniversaire du jumelage pour faire venir à Douchy des collections du musée de la photographie.

Ensuite, changement radical de cap, nous avons pris la direction du stade de Mielec. Il faut savoir que l'équipe de football de Mielec joue en ligue 1. Mais ne vous emballez pas, c'est l'équivalent de la ligue 2 chez nous. Leur ligue 1 en Pologne s'appelle l' Extra League. Nous avons pu fouler la pelouse du stade et découvrir la piste d'athlétisme impressionnante qui le ceint. Nous avons d'ailleurs  rencontré l'entraîneur du club d'athlétisme de la ville, il nous a montré avec fierté une piste d'athlétisme intérieure qui permet de s'entraîner notamment au saut en longueur par tous le temps. Elle est aussi accessible aux lyceens. L'entraîneur s'est fait un plaisir de montrer à Madame Diouta, en fine  connaisseuse qu'elle est, la collection de sportifs olympiques issus de son club d'athlétisme. Et ce n'est pas sans fierté que nos guides et notre entraîneur nous ont montré l'emplacement du futur complexe sportif qui sortira de terre d'ici 2 ans: il y aura un futur stade, une future piscine, ainsi qu'une salle de volley-ball et d'handball.

Il faut savoir que Mielec est une ville en pleine mutation. En effet, la plupart des infrastructures culturelles et sportives ont été érigées après la seconde guerre mondiale et sont désormais vetustes. La ville investit donc énormément d'argent afin de remettre toutes ses infrastructures en état, et de proposer des lieux de culture et de sports plus modernes et attrayants. La nouvelle bibliothèque sort de terre, le centre culturel ne cesse de se rénover, et le complexe sportif prend son envol.

Pour parachever cette visite du stade qui nous avait déjà enthousiasmé, nous avons fait un détour par la boutique, et avons à notre grande surprise encore une fois été gâtées par la mairie de Mielec et ses représentants.

Pour finir cette découverte de Mielec déjà très riche, nous avons parcouru les zones industrielles de la ville. Sachez que Mielec est une ville très attractive pour les industries et les entreprises, notamment grâce à des exonérations d'impôts. Les usines y sont reines et près de 13 000 habitants de Mielec y travaillent. Le point fort de l'Industrie là-bas, c'est l'aviation. Il y a notamment 3 écoles d'aviations. Mielec est connue dans le monde entier pour son usine de fabrication d'avions et d'hélicoptères. D'ailleurs, ils ont un partenariat avec les États-Unis et fabriquent en leur sein le black hawk. Quelle n'a pas été notre surprise malgré tout de nous diriger vers l'aéroport de la ville. Après avoir montré patte blanche, nous avons été invitées à monter dans la tour de contrôle. Nous étions prêtes à crier :"Houston, nous avons un problème!".Mais nous n'en n'avons pas eu le temps, l'aiguilleur du ciel avait déjà pris le micro. Et à notre plus grande joie, nous avons eu droit à un meeting aérien improvisé par l'un des pilotes de l'aéroport qui a frôlé la tour de contrôle à deux reprises pour nous montrer les prouesses aériennes dont ils étaient capables.

Pour finir, nous nous sommes retrouvés autour d'un bon repas pour échanger avec Witek et Magda sur la ville de Mielec. Nous avons discuté de la société française, la société polonaise, l'éducation dans nos deux pays, le sport mais aussi la littérature. Et ce n'est pas sans regret que nous avons quitté nos guides, sur la promesse de tenter de nous revoir notamment l'an prochain si comme nous l'espérons, une délégation de Mielec vient a Douchy les mines fêter les 30 ans du jumelage de nos deux villes.

L'après-midi, c'était quartier libre. Nous en avons profité pour retourner à Cracovie. Nous avions été frustrées de ne pas avoir eu le temps de découvrir les fameuses mines de sel. Nous ne savions pas forcément à quoi nous attendre! Nous avons été  époustouflées par le spectacle qui s'est offert à nos yeux. Après une descente mémorable au premier palier, soit 64 mètres de profondeur, en escaliers s'il vous plaît, nous sommes entrées dans ses galeries aussi larges que régulières, pour découvrir des salles plus sublimes les unes que les autres. Les mines de sel date du XIIIe siècle, et leur activité n'a cessé qu'en 1996. Mais depuis 1978 elle sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO. A la fermeture de l'exploitation, les mines sont restées un lieu touristique, de découverte d'un autre monde, et d'anciens mineurs sont restés sur les lieux pour continuer à sécuriser les salles, les couloirs, les escaliers, et s'assurer du bon fonctionnement des puits.

Ne vous minez pas, nous avons pris des photos que vous pourrez admirer et qui parleront d'elles-mêmes. Mais laissez-nous quand même vous donner envie d'en savoir plus. Sachez que dans ces mines on découvre des sculptures de sel, des chapelles, un sanatorium parce que l'air chargé de sel est excellent pour les poumons, mais aussi une immense chapelle qui sert aujourd'hui d'eglise tous les dimanches et où la messe est célébrée. Elle a  demandé pour sa réalisation 70 ans de travail et 3 artistes qui se sont relayés pour reproduire en sculptant dans le sel des tableaux aussi célèbres que la Cène de Léonard de Vinci. Après près de 3 heures de visite, nous n'étions qu'à 130 mètres  de profondeur, soit le troisième niveau. Sachez simplement qu'il en reste 6 en dessous, heureusement, la remontée s'effectue en ascenseur. Enfin, si on aime les ascenseurs dignes de ceux utilisés à l'époque par les mineurs... Claustrophobes s'abstenir!

Demain, retour à l'école, retour auprès d'interlocuteurs et d'élèves  toujours plus impatients de nous rencontrer. Agnieszka nous l'a assuré: nous sommes réclamées à corps et à cris.