Mielec, journée 2: Dziekuje!

Mielec, journée 2

 

Ce matin, nous avons été accueillies par Joanna Gtadyszewska, la directrice du groupe scolaire de Mielec. Elle nous a fait une présentation globale mais précise de son établissement, une structure de plusieurs bâtiments reliés entre eux par des couloirs, et réunissant en son sein une Predszkole indépendante, une Szkola Podstawowa, un Gimnazjum et un Liceum. Petite traduction, peut-être ?

La Predszkole, indépendante, non obligatoire, est l’équivalent de notre école maternelle. Elle accueille les enfants entre 3 et 6 ans. Il faut savoir qu’en Pologne, le congé maternité dure un an, et qu’il est très très rare de faire garder son enfant avant ses 3 ans. La Predszkole est donc une structure d’accueil non obligatoire, sauf pour l’année de 5 ans à 6 ans (l’année zéro, zerowka).

La Szkola Podstawowa, l’école primaire, accueille les enfants de 7 à 10 ans. Elle est en pleine réforme, au grand dam des enseignants et des parents, qui y trouvent les programmes trop lourds, trop chargés, et les devoirs trop prenants, même s’il faut savoir qu’ici, les devoirs à la maison, s’ils restent mesurés, sont très populaires !  En Pologne, sachez que les cours se terminent, à l’école primaire, à 11h35 le matin, et qu’ensuite, les enfants rentrent chez eux pour se livrer à des activités extra scolaires, souvent payantes, telles que le sport, l’apprentissage des langues, les arts. Néanmoins, pour les enfants ne pouvant être gardés à la maison, il existe une salle commune, un principe de garderie, donc, qui les accueille jusque 17h30. Mais pas question d’y être oisifs, vautrés devant la TV ! Ici, ce sont des activités manuelles, des cours de sport, d’anglais, voire, une fois par semaine, la « small ingeniors », une mini-école scientifique, avec au programme de la chimie, des expériences, des créations de robots, pour les volontaires.

Le gimnazjum, le collège donc, vit ses dernières heures en Pologne. Désormais, il sera question de highschool en 3 ans, suivie de 4 ans de lycée. L’année qui vient va donc servir de transition, car certains élèves sont en 4e année de collège et se retrouveront en 1ère année de lycée, au même titre que ceux qui ont un an de moins et qui passeront en lycée en même temps qu’eux. Complexe donc à mettre en place, d’autant qu’un examen vient valider la fin de ces années de collège ! Cette année donc, deux niveaux différents passeront simultanément le même examen de validation de fin d’études au collège ! Mais pas d’angoisse, à Mielec, personne n’échoue à l’examen, car c’est une excellente école.

Au collège et au lycée, chaque jour, les élèves ont six leçons de 45 minutes, avec 5 minutes de pause entre chaque cours et une récréation de 15 minutes à 12h30. Ils commencent à 08h, mais finissent tous les jours à 14h15…sans pause repas auparavant ! Il y a donc un point de vente de sucreries, gâteaux et autres friandises, afin de faire tenir jusqu’à une heure déjà avancée de l’après-midi ! C’est un rythme qui pourrait faire rêver, mais sachez que leurs vacances ne comptent bien souvent pas plus de 5 jours, et qu’ils n’en ont pas à la Toussaint, et pas à Pâques ! Eh oui, on ne peut pas tout avoir !

Quant aux enseignants, ils ne sont pas aussi bien lotis que nous ! Chaque jour, ils doivent assurer des surveillances des couloirs et des halls, sur leur temps libre, et sous la forme de bénévolat. Peu de pause, donc, pour eux, dans leur journée de travail !

Enfin, sachez que l’année scolaire polonaise est répartie en deux semestres, qu’il est aussi question de travail en compétences, et que les notes s’échelonnent de 1 à 6, 1 étant la pire note, et 6 ne venant que très rarement couronner un travail d’une très grande qualité, un élève investi dans des concours divers et variés, ou un travail d’une très grande originalité.

Et vous savez ce qu’on a adoré ? Monter les escaliers ! Chaque contrefort de marche est orné, selon l’escalier, d’une formule mathématique, de dates-clés d’histoire, d’expressions polonaises, de verbes irréguliers d’anglais, ou de traductions aussi variées que divertissantes ! Enfin, chaque étage présente des lieux de détente pour élèves, telles que des banquettes fabriquées à base de palettes, ou des tables hautes de bar à côté de machines à café. Il faut dire que les récréations ne se déroulent pas toujours en extérieur ! Bien souvent, les élèves restent dans les couloirs, qui sont pas conséquents extrêmement larges.

 

Le deuxième temps fort de cette journée a été la rencontre avec Monsieur le Président de Mielec, autrement dit, Monsieur Jacek Wisniewski. Ancien professeur d’EPS dans l’école de Mielec, comme il ledit lui-même, non sans un certain amusement, en septembre, il ignorait encore qu’il allait se présenter aux élections et les remporter au mois de novembre ! Quant à ses collègues, ils ont beaucoup hésité à voter pour lui, tant ils redoutaient de le perdre en tant que directeur!

L’accueil a été chaleureux, ouvert et décontracté. Nous avons échangé sur la ville, qu’il nous a promis de nous faire découvrir mercredi, sur  le concert de musique classique auquel il nous a conviées, les échanges avec Douchy-les-Mines et Villa Nova de Poiares, et sur le sport puisqu’il est entraineur de volley-ball et qu’en pratiquantes que nous sommes, nous avions un terrain d’entente tout trouvé.

Nous avons beaucoup discuté ensuite du collège de Douchy, de ses similarités avec celui de Mielec, mais aussi de ses singularités, comme la SEGPA, qui n’a pas d’équivalent en Pologne et qui a soulevé l’enthousiasme de nos interlocuteurs.

Nous nous sommes quittés après avoir échangé des présents, et sur la promesse de nous revoir avant la fin de notre séjour. Ensuite, direction l’école, où nous avons assisté à un cours de physique-chimie qui nous a contraintes à nous replonger dans nos formules de lycéennes, avant de retrouver Agnieszka ; il était presque 15h, et grand temps de nous attaquer à un autre sujet sensible : la gastronomie polonaise, que nous avons eu le bonheur de découvrir !

 

Ce soir, nous chaussons les baskets, direction le match de volley des enseignants. Quant au programme de demain, il est déjà bien chargé : découverte de la Predszcole, puis rencontre avec la pédagogue chargée des unités d’inclusion, et de la psychologue qui nous a d’ores et déjà promis une visite décoiffante des salles de thérapie. Nous trépignons d’impatience !